6. L’Europe dans le monde

Tous liés, mais pas égaux

La Terre est entretemps peuplée de huit milliards d’habitants. Chacun a sa propre histoire, ses expériences et ses espoirs pour l’avenir : un avenir commun. Ensemble, nous formons un tout, nous sommes liés les uns aux autres. Cet ensemble fait face à des défis sociaux et climatiques colossaux.

L’image est belle, mais la réalité ne l’est pas toujours. Tout le monde n’a pas les mêmes chances à la naissance. Les différences restent grandes. L’accès aux soins de santé, à une vie digne, à un travail décent et à un enseignement de qualité, par exemple, est en grande partie déterminé par le lieu de résidence, l’origine ethnique, la classe sociale, le sexe, etc. L’écart est important.

Migration : menace, défi ou opportunité ?

Europe, Amérique du Nord et du Sud, Moyen- Orient, Asie du Sud-Est… Des mouvements migratoires importants sont observés dans le monde entier. Parfois au compte-gouttes, souvent de façon massive.

La migration n’a rien de neuf, elle est de toutes les époques. En Europe, la grande famine a entraîné une migration massive vers les États-Unis et l’Australie. La crise de la pomme de terre en Irlande au milieu du dix-neuvième siècle, par exemple, explique pour- quoi on retrouve aujourd’hui encore une communauté irlandaise soudée par-delà les océans. Selon un recensement réalisé en 2000, quelque 34 millions d’Américains ont des ancêtres irlandais.

Les gens quittent rarement leur pays par plaisir. Ils y sont poussés par les guerres, la pauvreté, la famine et le désespoir.

Mon épouse travaille comme bénévole dans une association gantoise offrant une aide matérielle aux réfugiés qui arrivent en Belgique : « Een hart voor vluchtelingen ». Les histoires qu’elle relate à la maison sont souvent très choquantes, voire déchirantes. Les femmes qu’elle rencontre ont presque toutes fui des situations épouvantables.

Ces réfugiés témoignent souvent aussi des dangers rencontrés sur les routes migratoires. Certains tentent, depuis l’Afrique, de rallier l’Europe en traversant la Méditerranée à bord de frêles embarcations. La traversée est pourtant très périlleuse. Depuis 2014, près de 30.000 migrants ont disparu ou ont perdu la vie en Méditerranée. J’ai moi-même visité l’Afrique à plusieurs reprises et j’ai vu de mes propres yeux la pauvreté et le désespoir d’une grande partie de la population. Je comprends pourquoi les Africains sont nombreux à tenter la traversée vers l’Europe.

Récemment, avec des collègues du syndicat, nous avons longé en voiture un quartier pauvre en Côte d’Ivoire. Lorsque nous avons parlé à nos camarades de la pauvreté criante qui nous avait presque agressé la vue lors de ce trajet, leur commentaire a été le suivant : « Ceux qui se retrouvent là y restent pour toujours. C’est un terminus dont on ne revient jamais ! »

La plupart des pays « riches » réagissent en fermant leurs frontières. Ils compliquent autant que possible la tâche des réfugiés tentant d’entrer dans le pays. Partout dans le monde, des murs sont érigés le long des frontières. Tout le monde se souvient qu’il s’agissait du thème central de la campagne électorale de Donald Trump : « Nous allons ériger un mur le long de la frontière avec le Mexique et il sera financé par les Mexicains ! », avait-il crié à ses partisans. De même, en Hongrie, Victor Orbán a ordonné dès 2015 la construction d’un mur de 175 kilomètres aux frontières de son pays. Et tout le monde a déjà entendu parler du refoulement des migrants par les garde-côtes australiens.

Il s’agit d’une réaction crispée de pays relativement prospères qui s’efforcent de protéger cette prospérité, de la réserver à leur propre peuple. Leur raisonnement est clair : nous ne sommes pas capables de faire face à une migration massive, aussi protégeons-nous notre prospérité des « chercheurs de fortune » qui tentent d’entrer sur notre territoire.

Naturellement, il ne faut pas occulter les problèmes réels auxquels sont confrontés les pays qui accueillent cette vague migratoire. Les différences de langue, de culture, de coutumes et de religion causent des tensions, des malentendus, voire des conflits.

Les partis d’extrême droite et les populistes jouent sur les craintes de la population autochtone, les attisent et les traduisent en haine jurée.

‘Les partis d’extrême droite et les populistes jouent sur les craintes de la population autochtone, les attisent et les traduisent en haine jurée.’

Plus de budgets pour la coopération et le développement
A nous de sortir du simplisme et de trouver d’autres approches. En tant que syndicat, nous pouvons mettre sur pied des projets de collaboration avec des syndicats frères actifs dans des pays en difficulté. Ce n’est toutefois qu’une minuscule goutte d’eau dans un océan bien trop grand. Cela ne suffit pas.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe occidentale en ruines est reconstruite à l’aide du plan Marshall. On peut discuter longtemps des considérations à l’origine de ce plan. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agissait d’un plan d’investissement massif visant à aider les pays concernés à reconstruire leur économie et à recréer de la prospérité. Cette approche est absolument nécessaire.

Si l’on ne remédie pas aux causes de l’exploitation économique et du sous-développement dans les pays d’Afrique, par exemple, les Africains continueront de fuir la famine et le désespoir. Si nous n’encourageons pas des solutions pacifiques dans les nombreuses guerres qui font rage sur la planète, des personnes continueront de chercher leur bonheur dans des pays où elles pensent pouvoir bénéficier de meilleures conditions de vie.

Curieusement, ce sont précisément les partis voulant fermer les frontières qui souhaitent également réduire les budgets pour la coopération et le développement. Les pays dits développés se trouvent là à un choix fondamental. Si nous souhaitons garder notre prospérité, nous devrons la partager. Si nous voulons que notre modèle de société survive, nous devrons l’exporter. Non à coups de belles paroles, mais avec des actes
concrets. Dans ce cadre, la part de produit national brut, 0,7 pour cent, avancée en Belgique comme objectif en matière de coopération et de développement, sera nettement insuffisante.

Nous avons même plutôt tendance à régresser. « En 2021, l’aide publique au développement belge s’élevait à 0,43 % du produit national brut. Pour atteindre l’objectif de développement durable d’ici 2030, ce chiffre doit atteindre 0,7 %. En prolongeant la tendance observée depuis 2000, cet objectif ne sera pas atteint. L’aide publique au développement évolue donc de façon défavorable. » Telles sont les informations que l’on peut lire sur le site officiel du gouvernement belge.

La migration, une opportunité
Et si nous considérions la migration comme un atout ? La population occidentale connaît un vieillissement très rapide. Sans migration, nos pensions deviendront impayables et notre économie souffrira d’une pénurie croissante de main-d’œuvre, mettant notre modèle sous pression si nous bloquons les flux entrants.

Il importera donc de s’occuper des problèmes évidents qui vont de pair avec cette situation. En août 2023, le Voka, organisation patronale flamande, a lancé un cri de détresse : les entreprises belges souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre et elles pensent pouvoir en trouver en Inde et au Mexique.

N’est-il pas temps, dès lors, de réfléchir sérieusement à la migration et à la façon dont nous pouvons aider les primo-arrivants à s’intégrer ? Comme ce fut déjà le cas lors de vagues migratoires antérieures : « Wir schaffen das! ». Miser sur l’enseignement et la formation est un des moyens d’y parvenir. Il ne s’agit pas seulement d’un défi politique, mais aussi d’une responsabilité des employeurs. Cela s’appelle « investir dans l’avenir » !

a. La Chine, nouvel acteur mondial
La Chine est devenue une grande puissance économique en l’espace de 40 ans. C’est un acteur économique mondial. L’économie chinoise est également devenue une économie de marché. Une économie de marché dirigée par l’État. La Chine est entrée dans l’Organisation mondiale du commerce en 2001, après quoi les exportations chinoises ont de nouveau connu une croissance très rapide, après des poussées antérieures.

Malgré les annonces pessimistes diffusées récemment sur l’état de l’économie chinoise, celle-ci est et reste la deuxième économie mondiale. D’après l’économiste Houze Song du Paulson Institute à Chicago, la croissance de la Chine sera de 4 pour cent en 2023, soit plus que dans les pays riches de l’OCDE. Il est vrai toutefois que la croissance chinoise est inférieure aux attentes ces derniers temps. Le fait que la Chine ne publie plus les chiffres relatifs à l’augmentation rapide du chômage des jeunes ne présage rien de bon. Dans le même temps, le système politique reste fondé sur un communisme fortement centralisé, le parti communiste tenant fermement les rênes. La Belt and Road Initiative, l’aménagement de nouvelles routes de la soie, en est un exemple. Par ce programme, la Chine investit dans de nouvelles liaisons internationales ferroviaires et terrestres vers la Chine. Ce projet s’étend en Afrique et en Asie également. Où que vous soyez en Afrique, la Chine y est active. Au Kenya ou en Côte d’Ivoire, où l’Union belge du Transport a des projets, la présence de la Chine est clairement visible. Au Kenya, le port de Mombasa a été doté d’un nouveau terminal à conteneurs avec l’aide de la Chine et la ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi, très coûteuse, a été reconstruite grâce à des fonds chinois. Le port de Mombasa fait office de gage lorsque le Kenya n’est plus en mesure de rembourser l’emprunt. Il s’agit d’une stratégie dans le cadre de la Belt and Road Initiative : avoir la mainmise sur l’infrastructure portuaire. En Afrique, la Chine est clairement à la recherche de matières premières, de minerai, etc. et ces travaux d’infrastructure, ou l’acquisition de l’infrastructure existante, jouent un grand rôle à cet égard.

Made in China 2025 est un autre projet des autorités chinoises. L’objectif est de hisser la Chine au rang de numéro un mondial de l’industrie manufacturière high-tech.

La Chine investit aussi massivement en Europe. Le chinois Cosco est propriétaire à 24,9 pour cent de l’un des terminaux à conteneurs du port de Hambourg. En 2022, Cosco était présent dans 357 terminaux et 36 ports dans le monde.

Et que dire du géant chinois Huawei ? Les États-Unis mènent depuis des années une enquête sur des pratiques d’espionnage de l’entreprise technologique initiées par le gouvernement chinois. Les entreprises américaines ne peuvent plus commercer avec Huawei. Les Pays-Bas ont également ouvert une enquête.

Selon le professeur Bruno Merlevede de l’Université de Gand, plus de la moitié des investissements chinois en Europe au cours de ces dix dernières années proviennent d’entreprises et de fonds d’investissement entretenant des liens avec le gouvernement chinois. Ils servent un plus grand dessein, à savoir faire de la Chine une superpuissance moderne, de pointe, dont la position ne peut être contestée. L’économie et le politique sont donc souvent imbriqués. Le gouvernement chinois jouit dès lors d’un pouvoir politique indirect en Europe, par l’influence économique ainsi générée dans les États membres et par les relations commerciales qui pèsent sur le processus décisionnel politique. Pendant que la Chine continue de renforcer sa position économique à l’échelle mondiale, ceux qui pensaient que cette intégration économique allait marquer une évolution du pays vers un système politique plus démocratique en sont pour leurs frais.

Pour enfoncer une porte ouverte : la situation des droits de l’homme en Chine est plus que médiocre. Les minorités telles que les Ouïghours ne sont pas les seules victimes d’une répression violente. Les syndicats libres, par exemple, n’ont pas la moindre perspective dans le contexte politique actuel en Chine.

Il suffit de voir les conditions de travail militaires dans les usines pour iPhones de Foxconn, un fabricant taïwanais d’articles électroniques. Entre 2010 et 2013, des dizaines d’ouvriers se sont suicidés sur les sites de Foxconn en réaction au dur labeur et aux humiliations quotidiennes de la direction. « Chaque journée commençait par une réunion non rémunérée à 7h20. Mon shift commençait vingt minutes plus tard et je faisais des heures supplémentaires jusqu’à 19h40 », raconte Tian Yu, mineure d’âge, dans un article du quotidien belge De Standaard. « J’ai attrapé de fortes douleurs aux yeux à force de repérer des rayures sur des écrans de verre des heures durant. Je ne pouvais aller aux toilettes que de temps en temps. Lorsque j’ai eu un problème avec mon contrat, je n’ai pas été payée et personne n’a voulu m’aider. J’étais désespérée, je n’arrivais plus à penser clairement. » Yu a sauté de son dortoir au quatrième étage. Elle a survécu à sa tentative de suicide.

Si nous ne voulons pas que la Chine exporte sa politique « sociale » et sa vision des relations de travail, nous devrons faire montre d’esprit critique. Plus critique qu’aujourd’hui, cela ne fait aucun doute. Les clauses sociales, le dialogue social et la reconnaissance des syndicats libres doivent faire partie intégrante des accords commerciaux.

b. Élections aux États-Unis
Qui aurait osé prédire que le Capitole serait pris d’assaut le 6 janvier 2021 ? Qui aurait pensé que le pays de la pensée démocratique serait confronté à une tentative de coup d’État ? Pas un coup d’État perpétré par l’armée (qui s’est volontairement tenue à l’écart ce jour-là), mais par une foule galvanisée par le président en fonction défait aux élections et refusant de se plier au résultat.

Jour après jour, aujourd’hui encore, des détails filtrent quant à la manière dont Donald Trump a participé à la coordination des putschistes. Dans son rapport final, la commission parlementaire américaine ne laisse planer aucun doute à ce sujet. Dans un texte de 800 pages, basé sur 1.200 entrevues avec des témoins oculaires, la commission déclare que l’implication de Donald Trump est indéniable. Ses membres estiment que Donald Trump est le principal responsable et qu’il doit donc être poursuivi en justice.

Le fait que l’ex-président accusé nie, conteste et tourne en dérision les travaux de la commission est révélateur. Qu’une grande partie de ses électeurs fassent de même est logique. Qu’une aussi grande partie du parti républicain le soutienne est franchement inquiétant.

La bonne nouvelle est qu’en 2020, la population américaine a renvoyé le président en fonction à la maison et opté pour une autre politique, personnifiée par l’actuel président des États-Unis. Cette décision a une portée considérable, tant à l’échelle du pays qu’au niveau international. Selon nos collègues syndicalistes aux États-Unis, l’administration Biden est la plus favorable aux syndicats depuis longtemps.

Aux États-Unis, des élections auront lieu comme en Europe en 2024 pour désigner un nouveau président. L’enjeu est crucial. Soit Trump fera son retour à la tête du pays, avec les conséquences désastreuses qui en découlent, soit les Démocrates resteront au pouvoir et une politique favorable aux syndicats pourra être poursuivie.

Naturellement, l’administration Biden n’est pas une « administration syndicale ». Même sous l’actuel président démocrate, de nombreux conflits ont éclaté dans le monde du travail et la législation américaine reste défavorable aux syndicats. Songeons par exemple au combat difficile que l’International Brotherhood of Teamsters a dû livrer face à UPS afin de renouveler leur convention collective de travail ou aux difficultés rencontrées pour créer un syndicat chez Amazon. De plus, de nombreuses opérations présentant un danger social sont en cours dans beaucoup d’États (autonomes) aux États-Unis. Ainsi, le travail des jeunes est facilité dans de nombreux États alors qu’ils ont peut- être davantage leur place sur les bancs de l’école.

c. Affrontement de grandes puissances
Il est certain que les États-Unis et la Chine se livrent une compétition féroce pour le pouvoir économique ainsi que pour l’influence et la domination politiques.

En outre, Washington veut se venger de l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce OMC, que la plupart des personnalités politiques américaines considèrent aujourd’hui comme une « erreur historique ». Les États-Unis empêchent la Chine de prendre l’avantage dans les secteurs économiques les plus rentables. Qu’on le veuille ou non, cette lutte a des conséquences pour nous tous, dans le monde entier.

KATHLEEN VAN BREMPT
°18/11/1969. Belgique.
Députée européenne pour Vooruit. Coordinatrice de la commission du commerce international pour le groupe social-démocrate au Parlement européen. Ancienne secrétaire d’État à l’Organisation du travail et au Bien-être au travail et ministre flamande de la Mobilité, de l’Économie sociale et de l’Égalité des chances.

‘La coopération et la solidarité doivent être au coeur du rôle que nous jouons dans le monde.

KATHLEEN VAN BREMPT

La suprématie économique de la Chine, l’instabilité politique au Sahel, la croissance rapide des BRICS, l’attaque de l’Ukraine par la Russie, le pouvoir en déclin des États-Unis. La politique mondiale évolue à un rythme effréné. Le changement climatique, la sécheresse, les inégalités croissantes et les conflits régionaux mettront encore plus à l’épreuve ces relations géopolitiques à l’avenir.

Quel rôle l’Europe veut-elle jouer, celui du joueur ou du jouet ? À cette question, l’Union européenne doit apporter une réponse plus claire. L’Europe doit enfin mener une véritable politique étrangère, fondée sur nos valeurs fondamentales : la paix, la sécurité, la démocratie, la coopération, l’État de droit, les droits humains et le développement durable. Cela exige également une bonne dose de réalisme. Nous représentons un bloc de quelque 450 millions de personnes, sur une population mondiale totale de près de 8 milliards de personnes. Nous ne devons pas avoir la prétention de penser que nous allons refaçonner l’ordre mondial à nous seuls. Nous devons toutefois l’orienter activement. Et ce, de manière plus affirmée qu’aujourd’hui.

Pour changer le monde, il faut commencer par soi-même. Pour renforcer notre rôle dans le monde, nous devons savoir avec certitude ce que nous voulons et également mettre ces plans en pratique. Pour l’Europe, cela signifie prendre la tête de la lutte globale contre le changement climatique. Non seulement avec un programme climatique ambitieux, mais aussi avec un programme social fort. C’est ce que nous faisons en misant sur une économie durable avec des emplois de qualité et bien protégés. C’est pour cette raison que nous devons investir dans notre enseignement, notre sécurité sociale et nos soins de santé.

Nous devons lutter davantage contre le dumping social et l’exploitation des travailleurs et renforcer la position des syndicats à travers l’Union européenne. Nous devons mener une guerre contre la pauvreté avec un revenu minimum européen, miser sur une fiscalité équitable et intensifier la lutter contre l’évasion fiscale. Et nous devons protéger les fondements de notre Union, notre démocratie, notre État de droit et les droits humains contre les attaques de l’extrême droite. Practice what you preach.

À partir de ce programme, l’Europe a la possibilité de créer des liens avec le reste du monde, plutôt que de la dépendance. Nous ne serons jamais une puissance aussi brutale que la Chine ou les États-Unis. Cela ne doit et ne peut pas non plus être notre ambition. L’Europe n’est pas la seule à chercher sa place sur une scène mondiale redessinée, l’Europe n’est pas l’unique continent qui se rend compte qu’il doit s’imposer davantage. Cela peut être le dénominateur commun de la nouvelle orientation politique de l’Europe.

La coopération et la solidarité y sont des éléments centraux. L’Europe ne peut être un carcan pour ses pays partenaires, mais doit être une force positive en faveur de la paix, de la sécurité et du progrès social. Lorsque nous coopérons, nous le faisons dans le respect des droits humains et d’un programme social clair. En mettant fin au travail forcé et au travail des enfants, en s’engageant activement pour de meilleures conditions de travail pour les travailleurs et en partageant nos connaissances et technologies. Et ceci, en respectant l’environnement et le climat. Nous devons avoir pour ambition absolue d’intensifier ensemble la lutte contre le changement climatique à l’échelle mondiale et de donner la possibilité à nos partenaires de créer une économie durable dès maintenant. Et surtout dans le respect des uns et des autres. Un partenariat équitable qui profite aux deux partenaires et qui promeut les droits humains, la paix et la démocratie partout dans le monde.

Voilà le rôle que l’Union européenne doit jouer dans le monde. Réaliste, affirmée et solidaire. Ainsi, nous deviendrons moins vulnérables et nous ferons la différence. En géopolitique et dans la vie quotidienne de millions de personnes. En Europe et en dehors.